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  • Photo du rédacteurleo22062

Cosmique cave à Lons Le Saunier


A 40 kilomètres au sud d’Arbois, centre tellurique du vignoble jurassien, se trouve Lons le Saunier, la discrète capitale administrative du département. Lons est peut-être moins trendy que sa consœur qui coche toutes les cases de la “petite cité comtoise de caractère”, mais les alentours ont pourtant beaucoup à offrir, notamment des villages vignerons comme l’Étoile ou Montaigu, nichés entre les coteaux de la haute Seille et la plaine de Bresse et en centre-ville, il y a La Sidéral Oenothèque, la seule cave de la ville dédiée aux vins nature en provenance de domaines en biodynamie à taille humaine.

Derrière ce nom un peu New Age (en référence aux cycles qui rythment la viticulture biodynamique) deux amoureux des vins propres et vivants : Lionel (Jurassien) et Silvia (Catalane), qui, après une vie antérieure en Espagne et un passage en Amérique Latine ont posé leurs malles ici.


Deux passionnés des vins propres
Lionel et Silvia de La Sidéral

Sans surprise, j'ai découvert la cave cet été via l'appli Raisin. Guidée par les algorithmes bienveillants, j’ai découvert La Sidéral dans la chaleur de l'été Jurassien.

Au mois d'août la région est loin des images montagnardes qu’on lui prête souvent. Il fait chaud et on a aucune envie de se faire une fondue. En revanche, on a soif et on est plutôt à la recherche d'un Poulsard ou d'un pet'nat bien frais.

Accueillis par Silvia, on a tôt fait de remplir le coffre (on attend une dizaine de potes à Orgelet, il faut hydrater les gosiers).

On enfourne :



Merveilleuses quilles jurassiennes
Sélection aux p'tits oignons chez La Sidéral

L'addition est salée. Les vins du Jura ne sont pas bon marché (“on n’est pas sur la même superficie que pour le Muscadet” comme dirait Lionel), mais à chaque gorgée on a l'impression de boire du nectar céleste.

Avec de tels produits, et une telle ferveur à les défendre, on ne peut que tomber sous le charme de ces deux cavistes, installés ici envers et contre tous.

« Quand on a ouvert la boutique, certaines personnes, habituées aux vins traditionnels étaient très réfractaires à nos choix. Mais maintenant notre clientèle s'est beaucoup élargie, français, allemands, néerlandais tout le monde reconnaît la qualité de nos vins et leur typicité naturelle. Et puis on assiste vraiment à un changement des mœurs au niveau de la consommation de vin. Les gens veulent savoir ce qu'ils boivent et qui sont les gens qui produisent le vin. Ils sont plus soucieux de connaître les individus qui font vivre les terroirs et surtout, ils ont compris que les vins industriels sont pleins de chimie… »

Il faut dire que dans la région (le Jura), c'est longtemps les caves de vignerons comme Henri Maire et Jacques Tissot qui dominaient le paysage. Vigneron et surtout homme d'affaires, Henri Maire est celui qui a popularisé les vins du Jura en développant des méthodes de vente à domicile et par correspondance, audacieuses pour l’époque. Décédé en 2003 à Arbois, il a aussi popularisé le « vin fou », première campagne marketing de l’après-guerre.



La petite ville d'Arbois
La petite ville d'Arbois

Aujourd'hui encore si vous allez à Arbois, vous verrez vite à quel point leur négoce fait partie du décor, panneaux peints, points de dégustation, ils sont partout. En revanche, vous trouverez moins facilement les perles natures qui s'élèvent dans le coin. Pour cela il faut avoir fait un minimum de recherche et ne pas se fier aux têtes de gondoles.

Il faut dire que les vignerons jurassiens qui travaillent en nature et en biodynamie sont sympathiques, mais leurs chais ne sont pas des showrooms encore moins des annexes d’offices de tourisme régionaux parce que concrètement, ils ont mieux à faire (s'occuper de leur vigne) que de recevoir le chaland et de lui faire goûter leurs millésimes sans garantie d'achat. C'est un peu frustrant lorsque l'on vient de loin et qu'on brûle de goûter ces quilles luxueuses vendues à prix prohibitifs à Paris. Mais bon, dans le plus petit vignoble de France, le vin vaut de l'or, c'est comme ça, d'où l'intérêt de connaître un bon caviste comme La Sidéral.

« Ça n'a pas été facile de rencontrer les vignerons ici. Ce sont des gens de la terre (et de la vigne), pas des commerçants très expansifs. Un jour, un client recherchait un vin spécifique à faire découvrir à son neveu qui est vigneron. Et là en lui demandant de qui il s’agissait, il s’est avéré qu’il s’agissait de Nicolas Jacob! et si on a les vins de Nicolas, c’est un peu grâce à son oncle! Nous travaillons ensemble depuis. Ensuite on a rencontré beaucoup de gens via les salons et bien-sûr, au Nez dans le Verre, incontournable rendez-vous jurassien. » Nous raconte Lionel.

C'est là qu'ils ont rencontré André -Jean et Héléana Morin du Domaine de la Touraize (13 hectares à Arbois) ou Christelle et Gilles Wicky du clos de Jerminy (4,5 hectares situé dans la commune de Saint-Agnès) dont on trouve les délicieux millésimes à la boutique de Lons.


Quand Lionel et Silvia choisissent de travailler avec un vigneron à la boutique c'est qu'ils sont sûrs à 100% de la qualité de toute la gamme et ils proposent tous les vins du domaine. Pour Silvia, “il ne devrait pas y avoir de bons vins et de moins bons en fonction des clientèles, la qualité s'applique dès le vin de base”.

Chez La Sidéral vous êtes donc sûr de goûter des merveilles. Vins jurassiens sourcés avec amour du Sud Revermont à Salins les bains en passant par Arbois et Rotalier.

Vins blancs rhodaniens tout en fraîcheur du domaine de la Combe au Mas, ou complexes comme celui de la Chapelle des Accoles ou les jolies quilles Alsaciennes de Christophe Lindenlaub.

Quand ils ne sont pas à la cave Lionel et Silvia donnent des cours d'œnologie au lycée agricole de Montmorot et dispensent leurs connaissances XXL à la jeune génération.

Les jeunes qui se forment à Montmorot sont géniaux, ils maîtrisent très bien la dégustation mais comme les jeunes d’aujourd’hui, ils vivent avec leur temps et sont influencés par les réseaux sociaux en bien et en mal. Parfois ils se laissent influencer par les étiquettes et la visibilité en ligne de certains domaines au lieu de se fier à ce qu’ils goûtent et ressentent, à chaque fois je les ramène vers cela et les cours sont toujours l’occasion d’un véritable échange humain, de connaissances et de franchise.”

confie Lionel.


C'est Silvia qui assure l'accueil à la boutique et oriente la clientèle de passage et les habitués tandis que Lionel conseille les restaurateurs (identifiés Michelin ou Gault et Millaut), compose des cartes des vins aux p'tits oignons pour des établissements comme l’Auberge du Château de Vaite à Champlive (25) ou L’Imprimerie à Fontenoy La Joute (54), sillonne la Bourgogne, la Franche-Comté, le Grand Est et Le Lyonnais pour livrer les précieuses quilles.

Le couple organise aussi des soirées vigneronnes avec des accords mets-vins dépaysants. La dernière était organisée autour d'une sélection de fromages de Marc Janin, fromager Meilleur Ouvrier de France basé à Champagnole. Pour la prochaine rencontre Silvia et Lionel prévoient de faire découvrir les vins nature de la Vallée du Rhône de 2 jeunes vignerons (Vindiou) de Plats, près de Saint-Péray.


Mais avant ça, je leur ai demandé des suggestions à partager, pour tous ceux qui n’auront pas la chance de venir jusqu’en Franche Comté pour goûter les pépites du terroir.


Alors, chère Silvia, cher Lionel :


Que boire avec un comté affiné ?

Que boire avec une poularde aux morilles ?

Que boire avec une saucisse de Morteau ?

Que boire avec une tarte aux myrtilles ?


LA SIDERAL

23 Rue Lecourbe, 39000 Lons-le-Saunier


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